À propos de Al Marssam

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L’artiste peintre, Younes El Kharraz, a choisi d’établir son atelier au cœur de l’ancienne Medina d’Asilah où il a vu le jour au printemps 1966 et où il a grandi.

Cet espace contemporain inspire le confort, la quiétude et la contemplation, tout en symbolisant “la patience et la sérénité” dans une ville que Younes considère comme un “paradis à sa mesure”.

Entre sa première demeure dans la ruelle “Idriss Rifi”, les autres ruelles étroites et les “Attiqanes”, Younes ouvre ses yeux sur “la lumière pure, l’azur de la mer et du ciel”.

Depuis son enfance, il descendait vers la plage rocheuse qui s’étend vers le sud jusqu’à “Hama” et “Dhaya”, pour s’adonner à des jeux avec les “crabes et les coquillages accrochés aux rochers pendant la marée basse aux parfums marins”.

C’est également à cet endroit, dès son jeune âge, que se sont formés les prémisses de sa passion pour la peinture. “Mes premiers pas dans le monde artistique sont nés avec moi, je l’affirme sans exagération. Les couleurs, telles que le blanc calcaire et le bleu de prusse ou Nila, m’ont élevé depuis ma naissance, imprégnées dans la maison maternelle. Les murs de la vieille ville, ses portes, ses fenêtres, et même ses seuils, ont absorbé ces couleurs en harmonie intime avec l’espace naturel, la mer et le ciel, évoluant au fil des saisons…”, raconte Younes.

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Pratiquement,  tout stimulait les sens, à savoir les parfums, la pluie, les vents d’est ou d’ouest, les couleurs des vêtements des Aïssaouas et des Hmadchas, ainsi que leur musique et leurs mouvements empreints de violence et d’attrait, renforçant son inclination artistique, comme s’il était prédestiné à devenir peintre, “et rien d’autre”…

Ainsi, “l’enfant” Younes n’a pas tardé à manier les crayons et à jouer avec les couleurs, commençant son apprentissage sur des feuilles de cahier d’arabe ou de mathématiques. Cependant, ses débuts artistiques concrets ont éclos à l’été 1978, avec le lancement de la saison culturelle d’Asilah, étant comme une école où l’on apprend ce que les écoles traditionnelles ne peuvent offrir.

Younes ne nie pas avoir, grandement, bénéficié des contributions successives lors des ateliers du festival, que ce soit durant les expérimentations de peinture sur les murs, la gravure la sculpture. Il a également tiré profit de sa proximité avec les grands peintres et sculpteurs marocains et étrangers qui affluaient au Festival d’Assilah depuis toutes les régions du monde.

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Depuis lors, l’ambition du “jeune” Younes a grandi pour devenir “uniquement peintre” et éviter de devenir “ingénieur ou avocat”, comme il le dit lui-même. Il a donc choisi de cultiver ses compétences artistiques à travers une éducation académique, d’abord à l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan, où il a acquis les bases théoriques et techniques pendant trois ans, puis à l’école française “Angoulême”, pour approfondir ses connaissances et acquérir une expérience approfondie.

Cependant, Younes, “qui maîtrisait déjà les techniques du métier et possédait les outils de la peinture”, n’en est pas resté là. Il a réfléchi, évalué, et décidé d’approfondir son enrichissement artistique dans un domaine infini de l’art et de la vie.

Il a ainsi choisi de suivre des stages de formation (spécialisation en peinture à l’huile et à l’aquarelle) à Rome, Paris et à Berlin. Mais qui peut arrêter l’envol de l’hirondelle? Les valises sont devenues l’ombre de Younes, voyageant entre Berlin, Madrid, Amsterdam, Bruxelles, et d’autres villes européennes, voire même l’autre rive de l’Atlantique, rencontrant sur son chemin les pionniers de l’école impressionniste comme les Français Claude Monet et Pierre-Auguste Renoir, ainsi que les expressionnistes, les surréalistes, les constructivistes, les cubistes, les fauvistes et les contemporains, sans pour autant nier l’influence de ses compatriotes modernes, en plus des peintres arabes…

Et comme il passait d’un aéroport à l’autre, ses créations artistiques ne se fixaient pas non plus, passant de ses peintures marines à celles qui évoquaient les espaces, les lieux, les portes et les fenêtres de sa ville, explorant les profondeurs de la “nature morte”, et créant des créatures nues dans une tentative de présenter sa lecture personnelle du corps féminin à travers le langage de la peinture, tout en créant “des positions érotiques créant une esthétique à l’aide d’une densité de couleurs à l’huile et offrant des impressions de perspectives multiples et simultanées…”.

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Avant que Younes ne surprenne les critiques par un “passage inattendu de la poésie de l’espace à la prosaïque des visages. Younes avait découvert une nouvelle aire de jeu. Un jeu infini avec les masques multiples, possibles et impossibles, du visage personnel.

Ainsi, il a très tôt dévoilé la stratégie de transition d’un texte à l’autre, une stratégie de fidélité à l’envie d’une expérimentation ouverte selon les exigences de recherche technique, ce qui laissera, d’une étape à l’autre, des espaces et des lacunes qui susciteront de nombreuses questions spécifiques”, comme l’a écrit Mahdi Akhrif, poète et traducteur

Mais Younes, reste indifférent aux commentaires sur ses créations, suivant les conseils du grand artiste marocain, Farid Belkahia. Ce dernier lui a recommandé de ne pas prêter attention aux rumeurs et de se concentrer uniquement sur ses aspirations.

“Contrairement à beaucoup d’artistes de sa génération, Younes manifeste un intérêt à la fois pour la culture et la politique, ce qui le distingue, car il est profondément attaché à son pays. Pour toutes ces raisons, ainsi que pour son dévouement en amitié, je porte une grande admiration à sa personne et à son œuvre, avec un profond respect, fruit de ma longue expérience”, témoigne Belkahia, qui a connu Younes au début des années 80, et leur amitié a perduré avant de se séparer par la force du destin.

Aujourd’hui, Younes poursuit inlassablement la construction de son propre univers dans l’art et la vie, en s’éloignant des influences négatives, se conformant uniquement à ses penchants et à la nature de son talent. “J’ai choisi de m’éloigner du marché concurrentiel et institutionnel de l’art qui a souvent altéré le talent de nombreux artistes, poussant d’autres à s’écarter à maintes reprises de leur chemin dans la compétition, les forçant à emprunter les voies de leurs pairs, vivants ou morts, juste pour se présenter à chaque compétition sous un nouveau déguisement, comme des perruques factices”, affirme Younes, qui avance avec ses “créatures”, minutieusement conçues dans une composition de haute qualité.

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Sa palette de couleurs superpose de magnifiques couches sur la toile. “Je considère Younes comme un artiste d’un grand talent. Soutenir ses projets me semble essentiel”, déclare l’artiste plasticien syro-allemand, Marwan kassab Bachi.

La journée de Younes à Asilah se partage entre son grand atelier en périphérie, sa maison dans la vieille ville et son petit atelier, nommé “Aashu El Soununu” “le nid de l’hirondelle”, regorgeant de “visages familiers et de silhouettes énigmatiques”, non loin de la mer, “son premier et dernier maître”.

Là, dans cet “atelier discret”, Younes vit ses moments de retraite soufie, répétant souvent le mot “Allah”, exprimant gratitude et louanges pour ses réussites artistiques et sa vie, ainsi que pour la gratitude et l’affection envers les gens, proches ou lointains.

C’est dans “Aashu El Soununu” que le visiteur peut plonger dans les mondes que Younes a créés”.

Exposition collectives

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